Vendredi dernier, Sandra et moi avions le goût d'une petite aventure culinaire. Curieux, nous nous sommes promenés en lisant les menus de divers restaurants de la rue Saint-Denis. Le comble de l'exotisme a semblé nous tomber dessus lorsque nous avons trouvé le restaurant Shambala. Il s'agit après tout d'un resto tibétain! Et de plus, nous devions absolument savoir ce qu'est un "momo".
L'endroit est simplement décoré. Quelques photos ornent les murs de ce qui semble être un ancien appartement. Nous étions assis près d'une petite bibliothèque dans laquelle se trouvaient des livres qui parlent du Tibet. La salle comporte principalement des tables entourées de chaises sauf au fond, où deux tables sont entourées de coussins. C'est un peu difficile à décrire. Les tables sont d'une hauteur normale, ce sont les coussins qui sont hauts et qui nous permettent de laisser pendre nos jambes sous la table.
Le serveur et la serveuse semblent très gênés. Nous n'avons pas pu déterminer s'ils parlent mieux l'anglais ou le français, mais nous avons malgré tout réussi à communiquer, après de petits efforts des deux côtés. Je m'excuse de ne pas avoir noté les noms exacts des plats, mais voici ce que nous avons choisi: une entrée de momos, un plat de boeuf au curry avec du riz et une assiette de nouilles frites au poulet. Après quelques minutes, les momos sont arrivés. Il s'agit d'un plat qui ressemble un peu à des "pot stickers" chinois avec une pâte plus épaisse. Nous avions décidé d'essayer les trois types de momos offerts sur le menu, soit le momo aux pommes de terre, le momo à la viande et le momo au fromage. Tous trois sont bons, surtout trempés dans la sauce qui est offerte avec l'assiette, mais nous avons préféré le momo à la viande.
Les deux plats principaux offrent des goûts intéressants, mais rien d'exceptionnel. Cette situation est un peu difficile à expliquer, mais voici quand même: les goûts ne sont pas assez prononcés. Le boeuf au curry ressemble un peu à un plat offert dans un restaurant indien et les nouilles s'approchent de certains plats chinois ou thaïlandais, mais dans les deux cas, il faut vraiment porter attention au goût. Nous rappelant la personnalité des deux serveurs, nous avions l'impression que les saveurs étaient gênées et qu'elles essayaient de s'effacer pour ne pas trop nous déranger. Certains croiront peut-être que c'est parce que nous sommes incapables d'apprécier la profonde subtilité de tels plats. Détrompez-vous. J'ai passé plusieurs minutes à tenter de découvrir ce qui pouvait bien se cacher derrière tant de gêne et il n'y avait rien d'autre. Cette situation découle peut-être d'une philosophie qui force le client à méditer sur ce qu'il goûte afin de pleinement l'apprécier? Quelle que soit la réponse, lors d'une visite au restaurant, je préfère avoir une expérience culinaire plutôt qu'une expérience philosophique.
Le coût d'un tel repas est très raisonnable, environ 15$ par personne. Nous n'avons pas regretté notre expérience, mais elle a été si peu convaincante que je doute que nous revisiterons ce restaurant dans un avenir rapproché.