C'était inévitable. Je savais que j'allais un jour devoir mentionner la critique d'une autre personne dans ce blogue. Je croyais par contre que ça attendrait encore quelques années. Enfin, il n'est jamais trop tôt pour bien faire.
J'ai proposé à Sandra d'aller manger au Sao Sao, sur le boulevard Taschereau (tout près de l'autoroute 10) à la suite d'un commentaire de Marie-Claude Lortie dans une de ses chroniques dans La Presse. Elle parlait d'un autre resto dans le même centre commercial et mentionna au passage "un excellent nouveau restaurant vietnamien où apporter son vin, Sao Sao". Difficile donc de résister à la tentation de l'essayer.
L'endroit est populaire. Nous avons attendu un petit moment avant d'être assis. Ça m'a permis d'observer le décor. Plutôt minimaliste: un peu de bambou. Sandra m'a fait remarquer au moment même où j'allais lui en parler que la clientèle était aussi assez particulière. Presque uniquement des Occidentaux, très peu de jeunes et (apparemment) de la classe aisée. Un resto quasi rempli de têtes grises. Assez particulier.
Si je peux me permettre un petit à-côté, j'aimerais vous mentionner le résultat de la discussion qui s'ensuivit. Nous avons essayé de comprendre ce qui se cache derrière ce type de clientèle et nous en sommes venus à la conclusion qu'il s'agissait probablement de lecteurs de La Presse qui ont lu une (récente) critique du Sao Sao. Ça en dit assez long sur l'avenir de la presse écrite au Québec.
Pour en revenir au resto, le menu comporte divers choix (soupe phô, viandes grillées, etc.). Sandra a décidé de prendre une soupe en entrée, suivie d'un poulet à la citronnelle. J'ai préféré essayer le rouleau printanier et le poulet grillé servi dans un bol avec des nouilles et un rouleau frit.
Notre serveur était bien gentil, mais je dois dire que le service était un peu trop lent. Nous avons dû attendre un bon moment avant que nos entrées (et ensuite nos plats) n'arrivent.
Mon rouleau était bien. Les aliments utilisés me semblaient frais, mais la sauce ne m'a pas particulièrement impressionné. Mon plat de poulet était similaire: des aliments frais, une présentation agréable, un goût agréable. Mais je me retrouve avec ce bon vieux problème: que dire à propos d'un restaurant dont la cuisine est bonne, mais pas impressionnante? Qu'est-ce qui distingue le Sao Sao d'un autre resto vietnamien? La présentation de ses assiettes, peut-être, mais pas leur goût.
J'ai été un peu surpris d'apprendre que les propriétaires du Sao Sao étaient les mêmes que ceux du Dao Vien, un endroit que nous avions trouvé fort sympathique. Je crois que je préférerais retourner au Dao Vien pour son originalité.
Ce que Sandra et moi avons eu de la difficulté à comprendre, c'est l'enthousiasme de Marie-Claude Lortie pour cet endroit. Peut-être est-ce à cause de mon choix d'assiette, mais je n'ai pas trouvé de raison d'y retourner plutôt qu'à un Chez Lien, par exemple. (Les deux offrent des plats très corrects.) Ultimement, c'est une question de goût. Et c'est une des raisons qui m'ont poussé à lancer ce blogue: tous les gens n'ont pas la même façon de voir (ou goûter) les choses. J'avais envie de présenter mon point de vue.
Comme je l'ai déjà mentionné pour d'autres restaurants, le Sao Sao est parfait pour apprendre à connaître la cuisine vietnamienne. Ou pour un petit souper entre amis où la conversation ne sera pas supplantée par l'exotisme des plats. Mais en ce qui me concerne, je préfère de loin un endroit tel que le (défunt) Liseron d'eau ou le Mimosa. Ou même... le Dao Vien.