La vie est remplie de coïncidences parfaitement inutiles. Prenez notre visite au bouchon Le pied bleu à Québec. Sandra voulait s’y rendre depuis qu’elle en avait entendu parler à l’émission le Guide resto Voir. Notre réservation était faite depuis un petit moment. Nous sommes arrêtés chez ma tante en nous y rendant et avons appris que c’était un des restaurants préférés de mon cousin. Après notre repas, j’ai trouvé un article dans La Presse+ qui parlait de ce même resto. Bon timing.
Situé sur la rue Saint-Vallier Ouest, le Pied bleu occupe l'emplacement où devaient se trouver deux petits magasins dans un passé pas trop lointain. Puisque les propriétaires semblent particulièrement apprécier les bouchons lyonnais, ils ont donné au décor des airs d’une autre époque avec certaines antiquités. Par exemple, dans la première de deux salles à manger, les tables ont des pattes d’anciennes machines à coudre. Les abat-jour sont des chaudières en métal, la cuisine “de la mère” semble avoir été partiellement reproduite dans la seconde salle à manger. Le résultat final est à la fois vieillot, décontracté et très cool.
Le service est tout aussi décontracté. Les employés se faisaient un plaisir de répondre à nos questions et étaient tous très sympathiques.
Si vous n’appréciez pas les abats, dites-vous que la sélection de plats qui peuvent vous intéresser sera quelque peu limitée. On y sert un hamburger estomac de boeuf en panure, une andouillette de panse de porc, un gratin de tripes à la tomate et au homard et les “abats de mère Baudet”. Je sais que ce n’est pas pour tout le monde.
Le menu du Pied bleu propose aussi des “formules” 3, 4 ou 5 services. La 5 services comporte le saladier, une entrée, un plat, la table des desserts et du fromage. J’ai peine à imaginer que quelqu’un pourrait se rendre jusqu’à un 5 services sans mourir étouffé par son ventre débordant. Mais nous avons au moins voulu essayer le 3 services.
Le concept des saladiers est plutôt amusant. On vous apporte 6 énormes bols de salade et vous vous servez. Lorsque vous avez terminé, les bols sont passés aux prochains clients qui veulent de la salade. Une sorte de buffet inversé, quoi. J’ai goûté à la salade d’orge, la salade de carottes, celle au céleri-rave (très bonnes avec ses quelques câpres qui donnaient une toute petite touche acidulée), la salade de choux, la légumineuse (avec une texture très agréable) et la salade de pommes de terre avec un goût de bacon que j’ai particulièrement apprécié.
Nous avons poursuivi notre soirée par une assiette de charcuteries maison et une saucisse de foie de volaille avec sauce verte et ravioli de cervelles. Comme charcuteries, nous avions du saucisson fumé, de la joue de porc, de la mortadelle aux pistaches, du pâté de campagne, etc. Sandra a tout adoré, m’affirmant que c’était sans doute une des meilleures assiettes de ce genre qu’elle avait goûtées. Ma saucisse de foie et les raviolis étaient absolument délicieux. La saucisse à elle seule valait le détour, à mon avis.
Comme plat principal, Sandra a choisi le mijoté de porc. Elle a aussi beaucoup aimé son plat et a trouvé la viande très tendre. Mais rendus là, nous avions nettement moins d’appétit. J’ai longuement hésité, mais j’ai finalement choisi la calotte de boeuf avec beurre à l’escargot et aux algues. Ce n’est définitivement pas le morceau de boeuf le plus tendre, mais ici encore la saveur était au rendez-vous. Le petit beurre donnait une touche “marine” intéressante à ce plat plutôt terre à terre, surtout que le goût d’algues me semblait beaucoup plus présent que celui des escargots.
Je me suis avoué vaincu après mon assiette. J’aurais aimé goûter aux desserts, mais je me serais rendu malade. Sandra, après un moment, a décidé qu’elle pouvait faire un effort ultime pour notre blogue et en a essayé quelques-uns. Elle a goûté au brownie, au biscuit et à une sorte de shortcake aux fraises réinventé. Des desserts simples, mais bons qui ont la qualité d’être faits maison.
On ne se rend pas au Pied bleu pour y trouver un repas à la mode du jour avec beaucoup de flafla. La cuisine est honnête, la qualité des aliments nous semblait indiscutable et je préfère ça ainsi. Il ne faut pas oublier l’atmosphère qui règne dans la salle à manger. Une sorte de convivialité naturelle qui s’installe tranquillement au fur et à mesure que la soirée progresse. Nous y retournerons certainement, même si nous devons faire 240 km pour nous rendre.