Au moins une fois par année, j'essaie de visiter un buffet quelconque. Pourquoi? J'aime le principe des buffets (plus que l'exécution, malheureusement), alors j'ai toujours l'espoir d'en trouver un qui s'élèverait au-dessus de la moyenne. Sandra pour sa part, n'aime vraiment pas ça. Je traîne donc avec moi son père, Émile, fervent amateur.
Le restaurant Calo-riz (c'est un jeu de mots... quel humour débridé) occupe la place laissée par l'ancien Buffet Kirin. Il ont aussi conservé les meubles et une partie du décor, si ma mémoire est bonne. Par contre, la salle à manger me semble plus propre qu'avant.
Dans un buffet, le service est généralement assez minimaliste: on nous apporte quelque chose à boire et on ramasse nos assiettes. Notre serveuse a très bien accompli ces tâches. À noter, tous les employés que nous avons rencontrés parlaient français. C'est malheureusement encore assez rare dans ce genre de restaurant.
Les plats offerts au Calo-riz ressemblent à ce qu'on trouve dans tout bon buffet moderne: soupes, comptoir à salade et trucs froids divers, plats frits, sushis, espace avec un chef qui nous fait quelque chose sur mesure et, bien sûr, des desserts.
Et côté qualité, ça ressemble à quoi? Ça ressemble à un buffet. Ce qui me semblait être une soupe aigre piquante n'était pas du tout piquante. Je l'ai même trouvée presque sucrée. Les côtelettes de porc au sel et poivre étaient correctes. Le poulet du général Tao était presque sans goût. Les rouleaux de printemps étaient à peine mangeables. Et les sushis, peut-être une coche au-dessus de ce à quoi je m'attendais, ne doivent jamais être mangés avec la sauce soya qui se trouve sur notre table. Elle écrase la saveur de tout ce qu'elle touche.
Et les desserts? Identiques à ceux des autres buffets: crème glacée, tartes, gâteaux, Jell-O et ce que j'aime nommer la "bûchette indéterminée". Disons que ces choix sont plus québécois que chinois. Il y avait une gélatine à saveur d'amandes qui était plutôt bien, mais pour le reste c'était assez "industriel" comme qualité. Lorsqu'un client "douchebag" a demandé à une serveuse s'il y avait d'autres tartes au sucre (je crois qu'il se forçait pour ne pas être trop condescendant, mais il a manqué son coup), elle a fait une moue et s'est penchée pour en sortir une qui se trouvait dans une boîte, sous le comptoir. Hmmm... Une tarte tiède fraîchement sortie d'un tas d'autres tartes. Quel délice.
C'est en goûtant à la bûchette (probablement au chocolat) que je me suis rendu compte que certains serveurs sortaient de la cuisine avec une quantité impressionnante de plats. Au début, je croyais qu'il s'agissait de commandes spéciales pour ces quelques étranges clients qui vont dans des buffets, mais préfèrent commander à la carte ce qu'ils pourraient trouver à quelques pas de leurs tables. Mais non. Quelle surprise!
La première section du restaurant est réservée à une clientèle qui veut commander des plats typiquement chinois. En sortant, j'ai consulté le menu et les plats offerts ressemblaient à ce qu'on trouverait un peu partout dans le quartier chinois. Il va falloir que je retourne au Calo-riz pour essayer leur cuisine traditionnelle.
Avant de quitter le restaurant, j'ai demandé à Émile s'il y avait des plats qu'il avait préférés. J'ai l'impression que ma question l'a décontenancé, car il semblait vraiment perplexe. Pour lui, tout était bon. Et j'imagine que c'est l'opinion de bien des clients qui mangent au buffet. Pour ma part, j'ai trouvé la nourriture à la hauteur de mes attentes. Celles-ci n'étaient pas très hautes. Disons que presque tout était mangeable. Je retournerai probablement au restaurant Calo-riz, mais la prochaine fois, j'espère pouvoir m'asseoir du bon côté de la salle à manger.